Depuis longtemps, Christelle était presque devenue une personne normale. Elle avait enfermé dans un coin de sa mémoire ce super cerveau et s'était mise à la hauteur des autres pour devenir une simple collégienne... Elle avait appris à se maquiller car la fille de son beau-père était esthéticienne. Elle avait des amies, elle sortait en boîte... Elle était devenue comme n'importe quelle jeune fille, en soi. Sauf que, lorsque nous la quittons, elle a 18 ans. Eh ben on disait qu'elle avair trouvé le moyen de revenir en arrière et qu'elle avait 14 ans. Laurent était mort, bien sûr, mais il était enfermé dans sa mémoire avec le reste... Quand on a trop mal, on préfère parfois fuir. C'est ce que Christelle fit.
Elle avait donc 14 ans, presque 15. Et, comme toute jeune fille qui se respecte, elle était amoureuse. Il s'appelait Jason et elle l'avait rencontré grâce à MSN, une grande copine lui ayant donné son adresse...
Mais vous le savez bien, les mecs, à 14 ans, ça vole pas très haut... Et celui-ci était particulièrement compliqué! Il annulait parfois leurs rendez-vous le jour même, il la laissait tomber dans certains moments inadéquats, il lui parlait toujours de ses anciennes copines... Vous l'aurez compris, il lui manquait de respect! Il manquait carrément de savoir-vivre! Mais Christelle l'aimait comme la collégienne qu'elle était.
Et ce qui devait arriver arriva : il la trompa! Avec une de ses amies, à un arrêt de métro. La fille dit qu'elle ne voulait pas, mais Alison sut que ce n'était pas vrai. C'était une bécassine comme on en voit à tous les coins de rue et qui ont toujours besoin d'être rassurées sur leur beauté. Christelle était brisée. Christelle pleurait, comme une collégienne qu'elle était. Une simple collégienne qui s'est faite avoir... Et comme Christelle avait mal, que c'était les vacances, et qu'elle n'osait pas téléphoner à ses amies, elle écrivit. Certains la trouveront cucu! Après tout, c'est tellement ridicule, un chagrin d'amour, tellement banal...
"Jason... Toi qui était devenur mon quotidien, ma raison de me lever le matin(cucu, je vous le disais!). Toi à qui j'ai tout donné, que j'ai essayé d'épauler. Tu n'étais pas un mec facile, mais j'ai fait de mon mieux. Je me suis tue quand j'ai pensé qu'il le fallait, j'ai ri à tes blagues débiles... J'ai râlé intérieurement quand tu annulais nos rendez-vous. J'ai pleuré en silence quand tu m'as envoyé ton fameux mail. Je t'ai tout pardonné.
Et puis toi, tu as embrassé Angélique. Crois-tu qu'elle fera tout ce que j'ai fait pour toi? Tu m'as quittée sur MSN, comme Rainier, parce que tu n'as pas de cou*****(excusez le vocabulaire...). Alors me voilà de retour à la case départ. Brisée, cassée, minable... Est-ce que tu as aussi mal que moi? Je ne pense pas : tu es un mec. Et le pire, c'est que je ne t'en veux même pas! Je trouve normal que tu l'aies embrassée. Après tout, c'est une bombe, cette fille... Et moi pas. Mais moi je renfrmais bien plus de belles choses. J'aurais pu t'apporter bien plus que cette bécassine... Mais bon, je suppose que tu comprendras tout ça plus tard. Je suppose que, quans tu penseras à moi, plus tard, tu comprendras que tu avais une VRAIE future femme devant toi. Une fille qui t'aimerais vraiment et qui méritais plus de respect... Pas une p***, pas une p'tite fille modèle, pas une bonne soeur, juste une fille bien, vraie, qui t'aimais.
Maintenant, je dois passer mon chemin et tenter de t'oublier. Je dois vivre sans toi, oublier mon "tit diable" et les "mon ange". Oublier les sms à 23h00, les mercredis après-midi avec toi. Il paraît que je dois aimer moins vite, apprendre à faire confiance à ceux qui le méritent. Ils n'ont donc rien compris? Je suis comme ça : je n'aime jamais à moitié. Je ne veux pas changer. Je trouve ça beau, moi, d'aimer. Je ne veux pas perdr cette capacité d'aimer. Qui peut me dire comment il faut donner son amour? Il n'y a pas de modes d'emplois, que je sache! Je me casserai encore la gueule, je pleurerai encore, mais je ne priverai pas les autres d'amour. J'en ai plein, j'en ai des stocks. Tout ce que je n'ai pas pu lui donner, je l'ai en travers de la gorge. Ca m'étouffe, ça me brûle! Et toi, Mélina, qui me parle de ta fille :"Regarde-les de loin et rigole avec, comme Margot. Et basta!". Crois-tu vraiment que Margot soit plus heureuse que moi? Tu n'as pas compris que le pouvoir d'aimer est plus fort que le mal qu'il peut te faire? C'est ça, ta technique? Ne pas aimer pour éviter de souffrir? Oui, c'est vrai, j'ai mal, je pleure, j'ai une sale tête. Mais cela vaut bien la lumière de ses yeux, le goût de ses lèvres... Toi, tu restes avec papa parce que tu n'as plus le choix, parce que c'est ton dernier recours. Moi, je peux aimer encore, encore et encore. Démesurément, maladroitement sans doute, mais aimer quand même. Même blaissée à mort, j'aime encore. Je ne hais pas, et ça, c'est ma force"
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