2 ème histoire

Bon, je sais que j'ai déjà une histoire en cours, mais voilà, je veux en faire une autre... Une histoire vraie, cette fois! Peut-être est-ce la mienne? A vous d'en décider. Peut-être à la fin vous donnerai-je le fin mot...


On a tous un idéal, un rêve, un besoin de suivre un exemple ou une idole... On envie tous les autres, ceux qui réussissent tout et que la vie a apparemment doté d'atouts magiques : Les bombes, les filles qui ont résolu en 3 minutes le problème de math sur lequal vous planchez depuis 2 heures, les personnes courageuses qui en veulent et qui arrivent à leurs fins, les personnes qui savent ce qu'elles veulent...

Après ce petit prologue, je peux enfin commencer mon histoire. Et, pour ce faire, je vais vous présenter ma famille :

Ma mère est Mère Thérèsa en personne et sait pardonner, ma soeur est toujours souriante et veut changer le monde, ma cousine la plus jeune est une actrice née, ma cousine la moins jeune a passé son bac à 0.6 points de la mention TB et tout lui réussit et moi je suis... moi! Ni plus ni moins que moi.
J'ai un caractère de cochon et je m'énerve pour un rien, je suis toujours dans la lune, je suis associale et mes points laissent à désirer, je n'ai pas de courage et je fuis à la moindre difficulté, j'oublie tout et je suis, pour finir, très solitaire.

Alors une seule question me vient à la bouche, après ce constat désastreux : Qu'est-ce que je fous là?

Savez-vous à quel point il est difficile de vivre avec des perfections vivantes? de voir les autres réussir partout où vous avez échoué? de voir qu'on ne sert à rien? qu'on ne fait rien de bien?

Certains appellent cette période "l'adolescence". Le moment critique où on "se cherche" et ou il parait qu'on finit par "se trouver"... Eh bien, plus je regarde les autres, plus je vois que j'ai encore des fouilles archéologiques à faire pour me trouver...

Qui je suis, au juste? Pourquoi je sais rien faire? Qu'est-ce que sais faire de mes 10 doigts?
Résumons :
-Je sais taper sur un clavier sans trop de fautes d'orthographes.
-Je sais danser et chanter sans que tout le monde ne s'esclaffe.
-Je sais lancer des regards assassins (trèèès utile).
-c'est tout.

Le problème est que je suis associale... Ben oui, quand on n'a des parents divorcés, que le père se barre en Espagne et que la mère travaille toute la journée, nous laissant avec une vieille femme revêche, on doit bien s'occuper tout seul... Alors depuis toujours je suis dans mon monde, un peu "à la masse", toujours en dehors des conversations. Dévouvrir les livres fut pour moi une aubaine car je déteste la télé.
Tout le monde pense que je m'emmerde : s'ils savaient à quel point je voudrais pouvoir m'incruster dans leurs conversations. La tragédie est que je n'ai jamais rien à dire... Ou plus simplement que je ne cherche rien à dire...

Finalement, on est heureux qu'en apparence... J'ai tout pour être heureuse, mais je n'arrive pourtant pas à m'en réjouir. Toujours, quelque chose vient ternir ce confort matériel et tellement précaire.
Moui, c'est vrai, j'ai tout d'une vie heureuse. Un petit copain en apparence superbe, des passions, mes livres, mes amis, mes parents et une nouvelle chambre... Mais je suis seule, terriblement seule. Toute seule devant un écran auquel je n'arrive pas à le dire sans me sentir ridicule tandis que deux jeunes ado censées être mes cousines rigolent devant un écran de télé.
Moi, ce bonheur m'est refusé. Je me suis retirée doucement en voyant ce tableau touchant qui me fait pourtant hurler de rage à l'intérieur... Moi, je n'ai pas le droit de tout partager avec une soeur, de me souvenir des pitreries de notre enfance. Moi, je n'ai pas eu de ptitreries dans mon enfance. Moi, j'étais une enfant sérieuse qui ne souriait que pour les photos de "famille" où il faut faire un gros-sourire-niais-pour-montrer-comme-on-était-heureux. Moi, pendant que mes cousines se marraient à faire des châteaux de sable, je faisais mon puzzle toute seule dans mon coin (alors que je détestais les puzzles, mais il paraît que c'est le jeu préféré des enfants calmes. "Et avec qui veux-tu que je chahute, grognasse? Avec ma mère qui pleure le départ de mon père?").

Il aura fallu que tu partes pour que je me rende compte à quel point tu souffrais... Aujourd'hui, je me dis, "comment n'ai-je rien vu?". Et toute la famille se le dit en coeur avec moi.
C'était un matin comme les autres en apparence... Maman sirotait son café, j'affichais ma tête bien réveillée et bien connue du matin (c'est sarcastique).
Maman me demanda d'aller réveiller Sarra "parce qu' à 11h30, quand même, il y a des limites!". J'allai donc docilement réveiller ma cousine sauf que je n'arrivai jamais à la réveiller... Elle s'était endormie pour toujours, peut-être parce que l'existence lui était trop dure?
J'ai retrouvé une boîte de médicaments vide, comme dans les films... Sauf qu'il s'agissait de ma cousine et qu'elle était morte!
Je n'ai pas réalisé tout de suite, je n'ai pas tout de suite compris qu'on ne se parlerait plus jamais, que plus jamais elle ne me consolerait... La seule cousine qui m'avait acceptée avec sa soeur venait de s'envoler, de s'arracher à moi...
Dans la nuit, des souvenirs me remontèrent à gorge :
-Je me souvins de cette Pâques où je crus qu'il fallait dire "Des fourmiiis" lorsqu'on avait trouvé un oeuf... Nous étions encore toutes petites et les parents en rigolent encore. J'avais 5 ans.
-Le spectacle qu'on avait monté sur "Notre-Dame-De-Paris" et qu'on croyait que Frollo allait venir et qu'on-le-trouvait-trop-beau-et-puis-voilà . J'avais 7 ans.
-Les interminables jeux de Polly-Pockets avec le Roi-Lion et le "noiseau" qui me faisait mourir de rire. J'avais aussi 7 ans.

-La venue de Rayan, le ptit frère à Sarra et soussou... Et Sarra qui était trop jalouse et ça me faisait trop rire... J'avais 8 ans.
-La piscine de Tatie Jeannette en Savoie... Les courses interminables après ces fichues poules! Et même qu'on avait conduit la MULE et qu'on avait cueilli des tomates cerises et que c'était trop bon! J'avais 9 ans.
-Quand on a regardé "Le Roi Lion" à 11 ans et qu'on a trouvé nos pseudonymes en voyant les hyènes... Sarra = Shenzi, Soussou = Banzaï et moi = Hed... J'étais BIEN SÛR la hyène qui tirait la langue et qui était toujours à la masse... 11 ans
-Lorsque j'ai lu "Le Léonard" avec une tête de débile profonde au lieu de lire "Le Léopard" au City2. 11 ans.
-Lorsque j'ai parlé à Rainier (mon petit-copain de l'époque) au téléphone et que vous avez branché le haut-parleur. Vous m'avez fait mourir de rire avec vos pitreries... Et lorsque le pauvre garçon a eu le malheur de dire "qu'il avait lavé son chat" (il ne savait vraiment pas quoi dire)... Mon dieu, que n'ai-je pas emmerdé ce pauvre garçon en lui demandant si son chat était sec? 12 ans.
-Lorsque l'on a regardé le DVD de Gaaaaad Elmaleh... 12ans
-Lorsque Soussou a fait un lapsus en appelant Brad Pitt, Bad Bitte...devant Papy!12 ans toujours.
Et encore bien d'autres choses que vous n'auriez pas envie de lire si vous avez déjà eu le courage de lire tout cela...

Toujours est-il que ma cousine s'est suicidée... Derrière tous ces instants de bonheur, je n'ai donc jamais su déceler son malheur! L'autopsie l'a confirmé aujourd'hui : Sarra a été violée plusieurs fois...mais pas par n'importe qui! Tenez-vous bien : elle a été violée par son père!!! Et donc par mon oncle!!!

Une famille pourrie de l'intérieur... Voilà ce à quoi j'ai droit! Un père taulard, une tante voleuse, un oncle pédophile et un grand-père adultère envers ma grand-mère (morte à ce jour)...
Un père taulard et malade... Qui devient fou de temps à autre et qui envoie valser les assiettes à la figure de ses hôtes... Un père qui vit avec une belle-mère complètement siphonée et atteinte d'un cancer... Un père qui déteste la fille de cette même belle-mère...
Une tante voleuse qui m'a volé 50 euros et 70 à ma mère... Tout cela alors que nous avons payé à sa fille des cours de planche à voile coûtant une fortune... On peut dire que les vacances lui auront été bénéfiques!
Un oncle pédophile vous savez pourquoi.
Un grand-père adultère qui trompa ma grand-mère durant 26 ans avec la meilleure amie de celle-ci. Cette dernière est aujourd'hui sa femme depuis 12 ans! Et ma pauvre gand-mère qui le savait et le supporta durant 26 ans, jusqu'à en mourir...

Alors, vous autres, ne vous plaignez pas trop vite de votre famille...
Moi, ce qui me permet de vivre, c'est de savoir qu'il y a pire que moi... Vous me trouvez peut-être égoïste alors de me plaindre de ce que j'ai... Vous pouvez, je suis peut-être égoïste... J'en sais rien, je sais pas qui je suis, je suis totalement paumée dans un monde qui ne cesse de s'évertuer à s'écrouler sous mes pieds...

Moi, si un seule élémet de ma vie avait changé, je ne serais pas le même... Je m'imagine souvent ce que serait ma vie aujourd'hui sans cet élément perturbateur... Cela nefait qu'empirer les choses, je le sais! Mais ça me réconforte d'y penser...
Si ma grand-mère n'était pas morte, tout aurait été différent! Elle s'appelait Christelle et, malgré moi, je lui ressemble comme deux gouttes d'eau... Elle est morte le jour de mes trois mois.
Si sa maladie ne l'avait pas emporté, maman n'aurait jamais perdu le sourire. Papa ne serait jamais parti et j'aurais grandi dans ce qu'on appelle un foyer heureux... Si Mamie n'était pas partie trop tôt, elle aurait pu m'apprendre qui je suis...
Je ne sais pas en quoi vous croyez : peut-être ne Dieu, en Allah, en Boudah, en Mère Nature ou en rien. Moi, je crois de plus en plus en la réincarnation! Parce qu'une telle ressemblance ne peut exister qu'entre soeurs jumelles et un caractère tellement semblable ne peut être que de la même personne...
Je connais cette Christelle mieux que personne sans presque jamais l'avoir vue. Je m'intéresse à tout, comme elle. Je lis des livres en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, comme elle. J'ai une passion pour regarder les étoiles, comme elle. Je pousse même le vice à rire comme elle, à pencher la tête comme elle, à avoir les même paroles qu'elle et à avoir mon franc-parler comme elle... Et à travers toutes ces ressemblances, petit à petit, je la venge... Et vous, cette famille pourrie, je vous ferai payer toute cette souffrance endurée par cet ange... Je vais vous détruire à petit feu, lentement mais sûrement... Et je reprendrai ce qui m'est dû depuis toujours...

Voilà, je pars demain, où plutôt devrais-je dire aujourd'hui vu l'heure... Je vais faire mon "dernier adieu" à Sarra en robe de veuve. J'ai horreur de ça, les enterrements. Je ne comprends pas le principe : voir ce corps descendre en terre avec autour des gens qui pleurent... Tout dans un enterrement est fait pour devenir dépressif! Je garderai seulement les meilleurs souvenirs de ma cousine, et pas ce corps froid qui s'enfonce pour toujours dans la terre en compagnie des insectes!!! Je sais à l'avance que je ne pleurerai pas. Je ne pleure jamais devant les autres, c'est ma loi. Je me la suis faite comme ça, un jour où j'ai compris qu'il ne fallait jamais montrer ses faiblesses à quiconque pourrait s'en servir (c'est-à-dire tout le monde).
Sarra à emmené avec sa mort le semblant d'enfance auquel je me raccrochais encore... Il est temps maintenant de grandir, ou peut-être est-ce déjà fait.
Je vois autour de moi beaucoup d'adolescences difficiles, mais j'ai de loin la plus mouvementée, je pense... Et plus je regarde autour de moi, plus la chance des autres des autres me dégoûte! Et le pire est qu'ils ne la savourent même pas!!! Ils se plaignent d'avoir un petit frère chiant et des parents qui se contredisent! Ils se plaignent de devoir "supporter" les repas de famille au grand air!!! J'hallucine! Moi qui rêve d'avoir des frères et soeurs, des parents ensembles même au risque qu'ils ne soient pas toujours d'accord, une famille avec laquelle je puisse faire un repas sans meurtres...

Voilà, elle s'est enfoncée dans la terre... Elle est allée rejoindre les insectes... Elle redeviendra bientôt poussière...

J'étais ivre de tristesse et de colère. Je voulais juste fuir ce lieu... Je suis passée sur la tombe de Christelle et je suis partie en courant.
De retour là-haut, je suis allée au Manège... J'ai loué un cheval pour 2 heures et je suis partie galoper... Je me suis perdue malgré ma connaissance des lieux et j'ai dû payer une demi-heure de plus... Cela m'avait empêché d'y penser, alors j'ai décider de continuer à le refouler, jusqu'à un jour l'oublier...
Une personne normale se serait laissée aller au chagrin, je suppose, comme toute ma famille. A écouter de la musique triste, regarder des films tristes (c'est comme ça que font les gens quand ils sont tristes : ils se rendent encore plus tristes).
Moi, j'ai décidé de prendre Margot, un sac à dos, une carte et 2 vélos... J'ai dit à ma mère que je la rejoindrai à Bruxelles. Elle n'a rien dit, elle était encore sous le choc.
Et me voici partie pour un pari fou que je ne comprends pas moi-même : devancer la tristesse, ne pas la laisser prendre du devant... Une course avec le malheur, c'est pas mal... Cela sonne bien. En espérant qu'elle ne m'attendra pas à Bruxelles...

Je suis partie depuis hier.... Moi, la fille la moins organisée du monde, j'ai entrepris de faire 800 kilomètres à vélo.

Toujours est-il que je ne les ferai pas en 10 jours comme prévu! Je pourrais faire 100 kilomètres par jour et même plus, je suis bien entraînée. mais ce n'est pas mon but! Je rtencontre des gens tous plus intéressants les uns que les autres... Je ne me méfie de rien, je roule à côté des voitures, sur l'autoroute. Je dors dans des fermes, chez des gens inconnus...
C'est dangereux, horriblement dangereux, délicieusement dangereux!!! Mais j'adore ça, le danger... C'est grisant! J'ai fait du stop pour la première fois... Je me suis débarassée de Margot parce que je ne veux pas l'emmener dans ma folie. je me retrouve seule comme je ne l'ai jamais été et je découvre que je suis plus débrouillarde que je ne le pensais...

Je me suis arrêtée dans une ferme et, en échange de laver les écuries, je peux aller durant une heure sur leur ordinateur... Et j'en profite pour expliquer à la vieille le fonctionnement de sa boîte hotmail...

Voilà, je vis une vie de bohème et je dois avouer que ça me plait... De ne pas avoir quelqu'un derrière moi qui me rapelle ce que je dois faire. je suis pour la première fois indépendante et j'ai l'impression de me débrouiller pas mal...

Le maleur est omniprésent... Toujours présent...
Mais quand il ne nous atteint pas, quand on le voit de loin, on ne se rend pas compte qu'il est là. C'est vrai, il est toujours tapi dans l'ombre et, à la moindre occasion, il surgit et nous assaille...
Et à chaque fois on s'éteint un peu plus, jusqu'à mourir et provoquer encore plus de malheur...
Mais tant que tu ne t'arrêtes pas, le malheur ne peut pas t'attraper. Alors, j'ai décidé de toujours le fuir...

J'entreprends le récit de ma journée... Si je peux la raconter, c'est tout bonnement parce que mon ordinateur portable, par je ne sais quel miracle, a capté Internet dans le champs où je suis... Oui, je suis dans un champs et j'ai demandé à un fermier (il n'y a que ça, dans le coin!) si je ne pouvais pas dormir dans son champs en échange de mes services demain matin...

Je suis donc partie hier... J'ai pédalé comme une grande malade avec Margot, sur une autoroute. Avec des voitures dans le dos et un peu partout... J'avais le tournis tellement il y en avait plein!!! Et eux ouvraient des yeux gros comme des soucoupes en voyant deux andouilles en vélo sur le bas chemin!
J'ai observé des paysages de montagnes, j'ai regardé le coucher de soleil... Et j'ai pensé à une question existentielle : et maintenant, qu'est-ce qu'on fait? Parce que oui, la nuit commençait à tomber et que ou, la gourmande que je suis avait trèèès faim!
On s'est arrêtées à la première ferme (ai-je déjà précisé qu'il n'y a que ça dans le coin?) et deux petits vieux nous ont accueilli gentiment et nous ont donné à manger. Ils nous ont parlé du temps où plein de "vagabonds" comme nous (merci bien) frappaient à leur porte...
Toujours est-il que le lendemain, on est partis de la ferme après avoir, bien sûr, aidé aux écuries (Margot et moi avons une formation de fer en matière d'écuries sales...).

On a donc demandé notre chemin : "Bruxelles, c'est par où, svp?"... On a pas eu beaucoup de réponses mais beacoup d'éclats de rire. On a quand même fini par trouver quelqu'un de sensé qui nous a indiqué...LA GARE !!! Véridique!!! Et j'en ai profité pour y déposer Margot qui commençait à lacher. Elle m'a remercié d'un regard et est montée dans son train...et moi je suis restée toute seule sur le quai...plus libre que JAMAIS !!!!

Et mon voyage a continué... Et j'ai monté de pentes énormes (qu'est-ce que j'aime mon plat pays) pour descendre encore mieux des pentes grisantes de vitesse!!! J'ai bien cru que mon vélo ne survivrait pas... Mais il ne m'a pas laché, le brave!

Peut-être que je ne vais pas arriver à Bruxelles par la voie du vélo... Peut-être que je vais prendre un train si j'en ai marre un jour... Mais je n'aurai aucuns regrets car je me serai rarement autant amusée et dévergondée ...

Petit à petit, je découvre que je ne suis pas si détestable que ça... Je vois même que je peux être très socialbe et agréable! Peut-être que je ne suis pas une perdante comme je le pensais... Peut-être que moi aussi je peux apporter quelque chose au monde... Finalement, je suis quelqu'un, moi aussi...

Avez-vous déjà remarqué combien il y a beaucoup d'ordinateurs en France? Et de cybercafé? Moi qui pensais vous abandonner pour un moment, voilà que je me connecte plus que jamais!

Pour changer, je rencontre des gens... Je sors avec des gens... Je bois avec des gens (seulement du Sprite : faut pas exagérer dans l'inconscience, quand même!). Je m'amuse, je ris, je vis au jour le jour. Je passe du vélo à l'ordi, de l'ordi aux écuries, des écuries au vélo, du vélo à ma tente et de ma tante à... je ne sais pas encore!

Je veux faire plein de chose, toucher à tout, parler à tout le monde, tout savoir... Je pose plein de questions et ne me satisfait jamais des réponses... Je me rends compte que les vieilles branches ont plein de choses à m'apprendre sur moi et les autres...

Voilà mon voyage... Et je revienndrai à Bruxelles pleine de bons souvenirs et toute TREMPÉE!!!!!

Voilà, ma chère mère a atterri : je viens de recevoir un coup de téléphone affolé "Mais tu es partie!" ou "Mais tu es toute seule" et "Tu es inconsciente"... Je lui ai répondu, dans un élan de sagesse que "Je m'accordais un moment de bonheur après un moment de malheur"... Devant une telle réponse, elle m'a dit que je grandissais et que ce voyage était une bonne chose! Merci Obikin!!!

Je continue l'épopée... Hier, je me suis retrouvée avec des jeunes dans un bar. On est sortis, on a dansé, on est allé manger des tapas et on s'est trop bien amusé... La plus belle soirée de ma vie. J'ai dormi avec eux, dans une chambre d'hôtel. On va faire un peu de route ensemble car ils sont sur mon chemin! C'est génial!!! Ils ont des voitures, mais on va devoir se serrer un peu pour faire entrer mon vélo...

La vie est une longue suite d'au revoir et d'adieux... Je voudrais tant pouvoir vivre sans jamais devoir quitter ceux que j'aime... J'ai quitté les Expagnols qui m'ont accompagné pour un petit bout de chemin... Nous avons fait ensemble en 2 heures ce que j'aurais fait en 2 jours... Hallucinant, les voitures! Mais, après, il a fallu s'échanger les numéros de téléphone, se dire qu'on s'écrirait par hypocrisie alors que nous savions tous que notre aventure ensemble s'arrêtait là... J'en ai marre de devoir dire adieu à des gens géniaux!

Vous avire raison, le temps m'a rattrapé... Sarra est encore une blessure à ciel ouvert que je dois apprendre à fermer... Même si elle laissera toujours une cicatrice. Il est temps pour moi de "faire mon deuil". J'ai eu la prétention de penser que la blessure s'était refermée... Elle n'a fait qu'empirer! Mais comment est-ce qu'on fait un deuil?

Voilà, j'en suis là dans mes pensées... Et dans mon voyage.

J'adore les cimetières... Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai toujours adoré visiter les cimetières. Voir des petits vieux arranger les fleurs, pouvoir partager pour un moment leur tristesse. On voit parfois une tombe que l'on devine fraîchement baptisée à cause de ces nombreuses fleurs... Et puis on voit parfois une horrible banderole, comme une injure au cours de la vie "A mon fils bien-aimé"... Et on se rend compte que la vie ne tient qu'à un fil... Que notre tour peut venir d'un moment à l'autre... Dans un cimetière, on marche à côté de personnes qui auraient beaucoup à nous apprendre... Je ne crois pas en Dieu, ni au Paradis. Pour moi, ce n'est qu'un moyen de se rassurer de ce qu'il y a "après". Pour moi, il n'y a rien... Il n'y a que le néant et la réincarnation... Pour moi, il faut profiter de la vie comme elle vient, on n'en a qu'une. Je crois en l'Homme et à sa faculté de changer... Je vais pas changer le monde, mais je têve de donner un coup de pouce pour en faire bouge d'autres... Avec mes mots pour seule arme, parce que c'est mon seul bagage et le plus précieux.

Je vais bientôt prendre le train, je le sais... J vais bientôt rentrer au bercail et continuer ma vie. Autrement. Parce que je ne pourrai jamais faire comme si de rien n'était... Sarra, tu m'as fait grandir. Tu m'as donné le coup de pouce qu'il me fallait... Tu m'as dit "Tu es quelqu'un de super. Seulement, tu ne le sais pas encore...". Je t'aime pour toujours, comme on peut aimer une grande soeur...

Je ne veux plus être hypocrite avec moi-même. J'ai viré le petit copain aux apparences géniales. Je ne l'aimais pas, point, fin de l'histoire... Première histoire pour me prouver qu'on pouvait me regarder et m'aimer... 1 an, tout de même, pas mal pour une première. Il devait m'aimer pour ne pas m'envoyer balader... Avez-vous remarqué que c'est au moment où vous le voulez le moins que tous les garçons du monde se rendent compte de votre existence?? Non?? Eh bien moi, je n'ai jamais eu aitant de déclarations que ces derniers temps... Ce n'est pas pour me déplaire, c'est juste que je n'ai pas envie de me relancer dans ce genre de galère... Quand on vient de retrouver la liberté du célibat, on ne se rembarque pas dans une autre histoire un mois après... Peut-être les autres, mais je ne suis pas les autres. Et fière de ne pas l'être !

Vous le croirez ou pas, mais je suis arrivée en Belgique par la voie du vélo... Je suis allée rendre visite à mon père. Il va mal, ses problèmes de dos, encore et toujours. Il aurait besoin d'une femme ->NORMALE<- mais à la place, il a une pauvre femme qui ne sait plus quoi faire de lui (c'est vrai qu'il est chiant, quand il s'y met).

Margot m'attendait impatiemment, s'en voulant de m'avoir abandonnée en plein trajet... Et devinez ce que l'on a fait??? Mais oui, du vélo!!! J'ai cru mourir... Et demain, je vais faire du cheval pour couronner le tout! Que du bonheur!!!

Je commence à me demander sérieusement si je suis normale... Parce que pour vouloir venger d'une telle façon les autres, je suis peut-être une grande malade. Qui je suis, au juste???

Est-ce que c'est mal de vouloir venger les autres? Est-ce que c'est mal d'en avoir marre de l'injustice? Est-ce que c'est mal de vouloir blesser ce genre d'ordures? Est-ce que c'est dangereux pour moi? Ne vais-je pas m'y perdre? Est-ce que suis normale pour avoir un esprit aussi tordu? Est-ce que je suis... un monstre? Est-ce que je serais capable de tuer?

J'en sais rien... Je veux juste qu'il souffre, lui faire payer le malheur de sarra à défaut de pouvoir la ramener à la vie. Je me sens coupable. Je n'ai rien vu alors que cela crevait les yeux... Moi qui était si proche d'elle. Peut-être que si je la venge j'aurai l'esprit tranquille... Je ne veus ps qu'il détruise d'autres jeunes filles. elle avait tant à donner au monde, elle était tellement belle sur une scène... Elle rayonnait et on savait tous que ce serait son avenir. Mais il a fallu qu'un imbécile lui arrache sa vie et son âme... Et moi j'ai rien pu faire, je lui ai pas assez dit que je l'aimais. Peut-être que si je lui avais plus parlé, si... Mais c'est trop tard, maintenant. Alors je trouve qu'il doit payer, voilà! Et je trouverais cela légitime. Et si la Tunisie ne protégeais pas des meurtriers, je n'aurais pas à le faire...

Plus j'ai l'impression de trouver des réponses à mes questions, plus je m'enfonce et moins je comprends.
Je ne sais plus si je suis quequ'un de complexe ou compliqué, normal ou anormal, social ou associal... Quanf j'ai limpression d'arriver à y répondre, un geste ou une réponse foutent en l'air tout mon raisonnement et mes déductions.
Je n'arrive pas à savoir si j'ai la vie facile ou compliquée. J'ai l'impression que persone ne comprend ou veut comprendre? Plus je m'explique, plus je voudrais que les autres comprennent, moins ils comprennent et plus ils jugent.
Pour beaucoup, je dois être une fille qui se plaint trop vite, qui s'apitoye sur son pauvre sort et qui a pourtant tout pour être heureuse. Pour beaucoup, je suis peut-être une sale menteuse et ils pensent que mon récit ne tient pas la route.
Mais j'en ai marre de me justifier, de vouloir montrer qui je suis... Cela ne sert à rien puisque tout le monde pense des saloperies sur moi... Ils essayent de me faire la morale, de me faire de très beaux textes et me lancent de belles paroles à la figure. Mais je suis comme ça : quitte à me casser la gueule, je ne suis que mon instinct et je n'écoute jamais les conseils... C'est bête, j'en suis consciente. Je n'ai jamais prétendu être intelligente! Ils ont peut-être raison tous ces beaux parleurs. Ils me donnent peut-être des conseils précieux. Je leur déplais peut-être (sûrement, même). Tant pis, je suis moi... Je n'écoute que moi et c'est assez difficile comme ça! Je ne me soucie plus de leur plaire, je suis trop différente d'eux.
J'ai été une fille calme, bien sage et douce. Il reste toujours de ces qualités au fond de moi... Elles ressortent de temps à autre, dans mes grands moments de tendresse. Mais j'ai changé, je me suis faite assez marcher sur les pieds!

Quelque chose m'a dit de laisser tomber... Et comme j'écoute toujours les quelques chose, je l'ai écouté. Je suis une enfant, j'ai encore droit ne pas me soucier des bêtises des "grands". Ma famille ne m'a pas écoutée, comme d'hab. Ma mère m'a gentiment souri, comme d'hab. Et tout va continuer comme d'hab jusqu'à ce que j'en ai marre un jour. J'en ai marre, vous ne pouvez pas savoir! Marre d'être toujours la seule à me battre, à crier, à me démener et regarder ces andouilles qui me rient au nez... Ah, ils sont bien dans le rôle de la famille abattue! Mais quand il s'agit de jouer la famille unie et fâchée, ils répondent tous absent...comme d'hab.

Alors moi aussi...

Je m'occupe de mes petites affaires, de ma scolarité, de mes loisirs... Je m'occupe d'être heureuse, un peu. C'est vrai que c'est pas mal de ne faire attention qu'à soi, de ne pas voler au secours des autres! J'ai abandonné Jeanne à ses problèmes, je ne me suis pas occupée de la petite nouvelle, Laura. Je suis restée avec Moustyk et mes amies. J'ai repris contact sans faire exprès avec mon ancien meilleur ami et je vais essayer de le voir (non, je n'ai pas d'idées fourchues derrière la tête, juste besion d'amis). Je laisse les autres à leurs problèmes, ils n'ont pas besoin de moi, ils s'en sortiront bien eux-même... Pour la première fois, je suis égoïste! Et c'est fichtrement reposant!!!

Eh voilà, je le savais! Mon hyperactivité a repris le dessus!!! Je ne suis plus une personne, je suis un coup de vent. Je ne suis plus la partie d'une vie, je suis 3 vies à moi toute seule. Je veux tout faire en ayant pourtant très envie de me reposer. Je n'ai plus 3 minutes à moi, et je les prends quad même pour écrire.
Je me demande souvent si mon monde est réel. Si je ne suis pas une plaisanterie, le pantin d'autres personnes qui me regardent me démener dans la vie tant bien que mal en rigolant. J'ai l'impression d'être une plaisanterie, je suis une plaisanterie. Alors je plaisante, je rigole de moi-même et les autres rigolent avec moi.

Il y a tant de choses à faire dans un monde! Il y a des tonnes de devoirs à faire, des soirées guinéennes à honorer, des cours de danse professionnelle à faire, des cours de chant à suivre, des histoires abracadabrantes à écrire, des amis à rencontrer, des amies à inviter, des courses à faire, profiter du beau-temps par une petite ballade dans son nouveau quartier. Vous avez ici la journée que je viens de passer en enlevant bien sûr la soirée guinéenne (ça, c'est pour demain) et le cours de danse qui va suivre maintenant (2h30 de cours, eh oui, c'est ça, la passion!).

Dans son discours de bienvenue, monsieur Angenoit (c'est bien notre nouveau préfet, hin , Moustyk?) a dit : "J'espère que vous avez bien profité de vos vacances pour vous reposer et pour pouvoir attaquer cette nouvelle année et ce nouveau degré". Ironie du sort : le pauvre homme ne sait pas que, pour la plupart des élèves, le repos commence maintenant!

Mon Heddi,

Voilà, comme chaque année, c'est la fin des vacances. On va se quitter, ne plus se revoir durant un an et sans doute se retrouver avec plein de choses à raconter. Enfin, on verra bien où on sera à ce moment, mais je veux te dire certaines choses avant de partir. Parce que oui, même moi, j'ai des choses à t'apprendre!

Tu vois, tu m'as toujours privilégiée dès ton enfance. Les sourires, c'était pour moi, tout comme les caprices et les histoires croustillantes. Tu as toujours eu ce don de raconter des histoires! Avec toi, la plus simple anecdote devient un livre époustouflant! C'est inimaginable!

Alors moi je sais qui tu es! Ce que tu caches au fond de toi, ces peurs que tu n'avoues pas et cette façade que tu construis autour de ta personne. Je sais que tu renfermes une fille extraordinaire, même avec ces petits défauts qui font tout ton charme. Ta façon d'être dans la lune et d'aterrir de temps à autre pour nous dire bonjour, ta timidité maladive que tu compenses avec de l'agressivité.

T'es une ado, maintenant. Mais tu es trop adulte à mon goût! Les conversations que je peux avoir avec toi sur certains sujets ne sont pas ceux dont je parlais à ton âge! Ce sont ceux que j'aborde maintenant! Tu en as déjà vu, trop vu. Cela t'a fait grandir, je sais. Je sais une chose que tu caches au plus profond de toi et que tu ne diras jamais à personne. Cette chose te déstabilisera toute ta vie. Alors moi je t'encourage à en parler! A raconter cette vision d'horreur que tu m'as dite en pleurant dans mes bras!

Je disais donc que tu étais une ado. Et comme je sors peu à peu de cette période, je peux témoigner et encore mieux te comprendre. C'est vrai que cette année on s'est pas mal disputées. J'ai remarqué que tu te sentais toujours agressée par nos remarques, que cela ne te faisait plus rire. Tu as l'impression que personne ne te comprend et que tu restes une petite fille pour tous. Tu te sens sous-estimée. Tu en veux à tout le monde et tu ne sais même pas pourquoi. J'y suis passée avant toi, je sais ce que c'est.

Tu ne sais pas encore qui tu es. Tu ne sais pas encore ce que tu vaux, ce que tu peux apporter aux autres et s'ils peuvent t'apprécier ou pas. Moi, je sais que tu es une fille géniale, mais je sais aussi que tu ne le sais pas encore. Tu es une petite artiste, cousine. Une romancière, dessinatrice, chanteuse, danseuse... Et j'en passe!

Bon, je continuerai une autre fois parce que là, le courage me manque...